UFC-QUE CHOISIR METZ

Abonnement forcé – Action de Groupe contre Canal +

Alors que Canal + a reconnu ses pratiques de vente forcée d’abonnement, l’UFC-Que Choisir lance aujourd’hui une action de groupe devant le Tribunal judiciaire de Nanterre pour que les 430 000 abonnés victimes soient pleinement informés de ces pratiques et leur simplifier le remboursement des sommes illégalement facturées par la chaine.

Fin 2017, le Groupe CANAL + impose à une partie de ses abonnés « fidèles » une nouvelle formule moyennant une augmentation du prix de l’abonnement de 2 à 5 euros par mois. Seule solution offerte aux consommateurs concernés : se manifester sur leur espace client et refuser cette nouvelle offre.

Exemple de courrier adressé par Canal+ ses abonnés.

Alertés par des consommateurs, l’UFC-Que Choisir avait alors dénoncé ces hausses de prix « sauvages ».

Une enquête pénale a été ouverte et le délit de vente sans commande préalable a été retenu contre le groupe Canal + qui a reconnu sa culpabilité pour les faits de vente forcée et payé une amende (1).

Mais les abonnés sont les laissés pour compte. La majorité des 430 000 clients concernés n’ont jamais eu conscience de ce passage en force de la chaine. L’appel à témoignage organisé par notre association est édifiant : les abonnés du Groupe Canal + ne savaient pas que cette pratique est illégale ni qu’ils disposaient d’un droit d’être remboursés à tout moment.

Contactée par l’association, la chaine a refusé de prendre l’initiative de rembourser l’ensemble de ses abonnés. L’UFC-Que Choisir n’a d’autre solution que de saisir la justice. Les pratiques consistant à imposer aux consommateurs des services ou produits contre leur gré, qui deviennent courantes, doivent être stoppées et les victimes systématiquement remboursées.

L’UFC-Que Choisir dépose aujourd’hui une action de groupe à l’encontre du Groupe CANAL + devant le Tribunal Judiciaire de Nanterre, afin de permettre à tous les clients victimes des pratiques de vente forcée de la chaîne, d’obtenir le remboursement de cette hausse de tarif non valablement consentie. ​​​

Les consommateurs victimes des pratiques du Groupe CANAL +, peuvent être tenu informés de l’évolution de ce dossier en cliquant sur ce lien.

29 avril 2021

Arnaque au colis. Ce SMS cache un redoutable virus qui copie votre application bancaire

Pour dérober vos identifiants bancaires, les techniques des pirates sont de plus en plus sophistiquées. Un simple SMS de livraison de colis peut conduire à ce que vous transmettiez les identifiants de connexion à vos comptes bancaires à des escrocs.

L’actualité continue de faire les choux gras des escrocs, qui ont surfé sur les conséquences de la pandémie de Covid-19 pour redoubler d’imagination sur la Toile. Principalement, les tentatives de phishing (hameçonnage), qui visent à vous soutirer des données personnelles à des fins frauduleuses, pullulent.

Après l’accès gratuit à Netflix, le chantage à la webcam ou encore les faux sites proposant masques ou gel hydroalcoolique, l’arnaque au colis, qui n’est pas nouvelle, se répand depuis quelques jours. En effet, la vente à distance a le vent en poupe depuis le début de la crise sanitaire. Cette fois, vous êtes sollicité directement sur votre téléphone portable. Un SMS envoyé par un numéro inconnu (mais pas masqué, probablement le fait de spoofing) vous informe qu’un paquet vous attend mais ne peut vous être livré faute d’affranchissement. Vous êtes alors invité à cliquer sur un lien.

DES COPIES PRESQUE PARFAITES DES APPLICATIONS BANCAIRES
Ce nouveau type d’arnaque au colis a été identifié par les spécialistes de la sécurité au début du mois de janvier. Depuis, le nombre de cas se multiplie. « Sur les dix derniers jours, les détections chez des particuliers ou des entreprises ont été multipliées par deux », précise Bastien Bobe, directeur technique chez Lookout, une entreprise spécialisée dans les logiciels de sécurité pour les appareils mobiles.

Une fois installé sur votre smartphone, le malware va fonctionner tout le temps, en tâche de fond. « Il va attendre que vous lanciez l’une des applications bancaires qu’il a ciblées », précise Bastien Bobe. Parmi elles figurent évidemment les plus grands établissements, comme la BNP, la Banque postale, la Société générale, le Crédit agricole, mais aussi des plus petits comme la néobanque N26 ou la fintech Lydia.

Ainsi, si vous cliquez sur l’application de votre banque pour consulter vos comptes ou réaliser une opération, le logiciel malveillant va procéder à une interception de processus : le malware va se substituer à votre application bancaire. « Vous aurez l’impression de vous logger à votre banque, mais il s’agit en réalité d’une copie de son application, indique Bastien Bobe. Elle ne va bien entendu pas vous demander d’authentification biométrique (via le capteur d’empreinte digitale ou Face ID) puisque son but est de récupérer les identifiants bancaires que vous allez taper. »

SANS AUTHENTIFICATION FORTE, POINT DE SALUT
Une fois vos codes d’accès récupérés, les pirates pourront les utiliser (ou les revendre sur le dark web). Car le logiciel malveillant ne se contente pas d’aspirer vos codes, il est aussi capable de récupérer le SMS de validation que peuvent envoyer les banques afin de confirmer certaines opérations.

« Si vous avez activé l’authentification forte, ils ne vont pas aller plus loin, par contre, si le code de validation est envoyé par SMS, l’affaire est jouée », souligne Bastien Bobe. Les escrocs pourront ainsi se connecter à votre compte, par exemple pour ajouter un nouveau bénéficiaire afin de réaliser un virement vers un autre compte ou créer une carte bancaire virtuelle afin de réaliser des achats sur internet.

COMMENT S’EN DÉBARRASSER ?
Si vous avez déjà été piégé, inutile de rechercher l’application sur votre smartphone, vous ne la verrez pas ! Le mieux est de télécharger une solution de sécurité pour smartphone qui sera capable de la détecter puis de l’éliminer. Ces antivirus sont à télécharger depuis les magasins officiels, Google Play Store pour les smartphones Android ou l’App Store pour les iPhone. Parmi eux figurent Eset (uniquement sur Android), Lookout, Malwarebytes ou Kaspersky.

Vous pouvez également vous rendre dans les paramètres pour remettre votre smartphone dans sa configuration d’usine. Rien de garanti toutefois, car certains malwares résistent à cette opération, même si cela arrive moins souvent sur les dernières versions d’Android et d’iOS.

Le plus prudent restant de refuser l’installation d’applications depuis des sources inconnues directement dans les paramètres du smartphone.

29 avril 2021

Carte interactive de la qualité de l’eau Découvrez la qualité de l’eau du robinet de votre commune

Atrazine, nitrates, pesticides, aluminium : quelle est la qualité de l’eau en France ? Eau potable ou eau de baignade, l’UFC-Que Choisir s’est intéressée à la qualité de l’eau. Enquêtes, études, actualités, carte interactive de la qualité de l’eau pour vous assurer de la qualité de l’eau du robinet de votre commune… découvrez toutes les publications de nos experts.

Carte Interactive

25 avril 2021

Adhésion sympathisant

La force d’une association tient à ses adhérents !
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« L’adhésion sympathisant » est l’adhésion au projet associatif, à la cause défendue par l’UFC-Que Choisir. En cas de litige avec un professionnel ou de recours à nos services, une participation forfaitaire de 15 € aux frais de fonctionnement vous sera demandée.

19 avril 2021

Suppression des vols intérieurs : Garantir les intérêts des consommateurs dans une réelle transition vers le ferroviaire

Alors que les députés doivent examiner ce week-end l’article du projet de loi Climat et Résilience relatif à l’interdiction de certains vols intérieurs en cas d’alternative ferroviaire satisfaisante, l’UFC-Que Choisir publie une étude exclusive sur les impacts économiques et environnementaux de cette mesure qui met au jour son échec annoncé. L’UFC-Que Choisir appelle donc les parlementaires à donner de la substance à cette réforme, tout en mettant en place les garde-fous garantissant que la SNCF ne se saisira pas de l’aubaine pour gonfler artificiellement ses prix ou dégrader la qualité du service ferroviaire.

Suppression des vols intérieurs : un projet de loi qui déclasse la proposition de la convention citoyenne

La pandémie de Covid-19 exacerbe les crises environnementale et sociale préexistantes. Elle doit nous conduire à repenser notre politique de santé pour faire face au défi de futures crises sanitaires d’origine infectieuse.

Alors que la France s’est engagée à réduire drastiquement ses émissions de gaz à effets de serre(1), la Convention citoyenne pour le Climat a proposé, pour participer à la réalisation de cet objectif, d’interdire les vols intérieurs s’il existe une alternative en train directe de moins de 4 heures. L’analyse de l’UFC-Que Choisir met en évidence non seulement l’impact réel sur la baisse des émissions de CO2 de cette mesure, mais aussi l’absence d’effets néfastes significatifs sur les temps de transports et sur les prix. En moyenne, l’avion émet 77 fois plus de CO2 par passager que le train sur ces lignes, alors même que le train est moins cher (- 4 €) et que la perte de temps est limitée à 40 min(2).

Mais le projet de loi Climat et résilience, pourtant censé reprendre « sans filtre » les positions des citoyens, a abaissé le seuil à 2 h 30 de train. Notre étude montre que, loin d’être anecdotique, le choix du gouvernement vise en réalité à vider la mesure de sa substance. Seules 5 lignes restent concernées par la mesure, représentant 12 % des passagers ayant emprunté un vol intérieur métropolitain, contre 18 lignes au seuil des 4 heures (30 % des passagers). De quoi s’interroger sur la volonté des pouvoirs publics de s’attaquer à la question de l’impact environnemental des lignes intérieures : au seuil des 2 h 30, l’effet sur les émissions de CO2 est 3 fois moins élevé qu’au seuil des 4 heures.

Exemption des correspondances : chemin direct vers une mesure inopérante

Le projet de loi prévoit également d’exempter les vols « majoritairement » destinés à la correspondance à l’international. Alors que le principe d’une exemption pour les voyageurs en transit est compréhensible(3), force est de constater que l’absence de cadre clair pour bénéficier de cette dérogation risque de dévitaliser encore un peu plus la mesure. En effet, dans sa rédaction actuelle, la loi permettrait d’exclure de la mesure tous les vols à destination ou au départ du hub de Paris Roissy-Charles de Gaulle (soit 67 % des passagers concernés), ou encore toutes les lignes qui ont plus de 50 % de passagers en correspondance, c’est-à-dire 80 % du total potentiel (seule la liaison Orly – Bordeaux serait alors supprimée)(4).

La conséquence serait sans appel : ainsi affaiblie, la loi ne permettrait de diminuer que de 7 % les émissions du transport aérien intérieur métropolitain, soit quatre fois moins que sans exemption pour correspondance(5) ! Il existe pourtant une voie de passage ambitieuse et réaliste : appliquer le principe de l’exemption non aux lignes, mais aux voyageurs, qui ne pourraient embarquer que s’ils sont en correspondance. Cela amènerait les compagnies à réduire en proportion leur nombre de vols, et à préserver la portée de la mesure sans sacrifier l’accès aux vols longs courrier depuis tout le territoire.

Tarifs, qualité de service : pas de blanc-seing pour la SNCF

Bien que notre analyse mette en évidence l’absence d’impact tarifaire néfaste de la mesure pour les consommateurs, cette vérité d’aujourd’hui pourrait ne pas être celle de demain. La SNCF se retrouverait en effet en situation de monopole de fait sur les liaisons à grande vitesse, en l’absence d’alternative aérienne désormais interdite et de concurrence ferroviaire, théoriquement possible depuis décembre dernier mais pour l’instant inexistante. Les consommateurs ne sauraient accepter que l’opérateur historique profite de cette réforme pour augmenter de manière opportuniste ses prix, ou laisser se dégrader la qualité du service (tant en termes de confort que de ponctualité). C’est pourquoi il est indispensable, en plus d’une politique ambitieuse et pertinente d’investissement dans le réseau ferré, que l’Autorité de régulation des transports propose, avant l’entrée en vigueur de la mesure, un cadre permettant l’émergence d’une concurrence ferroviaire réelle sur la grande vitesse.

Au regard des constats dressés, l’UFC-Que Choisir demande aux parlementaires, dans le cadre des discussions autour du projet de loi Climat et Résilience :

D’augmenter de 2 h 30 à 4 heures le seuil d’interdiction des vols intérieurs lorsqu’une alternative ferroviaire existe ;
De limiter les exemptions pour les vols destinés à la correspondance internationale aux seuls voyageurs qui sont réellement en correspondance ;
De conditionner l’application de la mesure à :

La mise en place d’une concurrence effective sur le ferroviaire, sur la base de recommandations demandées à l’Autorité de régulation des transports, empêchant la SNCF de bénéficier d’un effet d’aubaine pour augmenter les prix ou négliger la qualité du service ;
Une politique ambitieuse et pertinente d’investissement dans le réseau ferroviaire, ciblée sur la rénovation du réseau existant.

(1) Dans le cadre de l’Accord de Paris, la France s’est engagée à diminuer de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 par rapport au niveau de 1990. Cet objectif a été revu à la hausse par l’Union Européenne (- 55 %).

(2) Nous intégrons dans notre analyse le temps d’attente incompressible à l’aéroport (enregistrement au comptoir, dépôt des bagages, contrôles de sécurité, etc.).

(3) Cela permet d’éviter un report vers d’autres aéroports européens au risque d’augmenter les émissions globales de carbone et de détériorer la desserte des voyageurs les plus éloignés de Paris.

(4) Estimations UFC-Que Choisir, dans l’hypothèse d’un seuil fixé à 2 h 30.

(5) Estimations UFC-Que Choisir, dans l’hypothèse d’un seuil fixé à 4 heures.

19 avril 2021